Avec la disparition de Gérard Houllier, le football français perd l’une de ses figures marquantes des quarante dernières années. Une personnalité attachante, aux compétences reconnues. Un modèle rare, celui d’une ascension exceptionnelle. Il suffit, pour s’en convaincre, de se rappeler où tout avait commencé pour celui qui conduira le mythique Liverpool FC au quadruplé Cup-Coupe de la League-Coupe de l’UEFA-Super Coupe de l’UEFA 2001 : sur le banc des amateurs du Touquet AC, au milieu des années 70.

Champion de France avec le Paris Saint-Germain en 1986, avec l’Olympique Lyonnais en 2006 et en 2007, Gérard Houllier s’est largement illustré au sein de notre instance, également. Arrivé à la Fédération en 1998, il devient l’adjoint de Michel Platini au mois de novembre de la même année, avant de prendre sa succession à la tête de l’Équipe de France, après l’Euro 1992. La défaite contre la Bulgarie qui prive les Bleus de la Coupe du monde 1994 aux États-Unis met un terme prématuré à son mandat, durant lequel il lança plusieurs futurs champions du monde 1998, comme Bixente Lizarazu, Christian Karembeu, Marcel Desailly ou Youri Djorkaeff.

Visionnaire à la tête de la DTN

Dans l’ombre, à la tête de la Direction technique nationale entre novembre 1988 et juillet 1998, Gérard Houllier oriente le football français sur le chemin du succès. En 1994, il prend en mains une sélection de jeunes, celle des U18, qu’il conduira au titre européen de la catégorie, deux ans plus tard. Sa ligne d’attaque : Thierry Henry, David Trezeguet et Nicolas Anelka !

Parti à la conquête des Reds de Liverpool en 1998, celui qui avait commencé sa carrière dans l’éducation nationale comme professeur d’anglais fera son retour à la FFF en septembre 2007, à nouveau en tant que DTN, il s’en ira pour un second défi anglais, à Aston Villa, en septembre 2010. Gérard Houllier avait conservé d’amicales relations avec les dirigeants et le personnel de la FFF, témoins unanimes de sa grande compétence et de sa profonde humanité.

1998, Gérard Houllier au côté d’Aimé Jacquet (sélectionneur) et de deux jeunes internationaux nommés Thierry Henry et David Trezeguet. En bas à droite, Didier Deschamps, capitaine des Bleus futurs champions du monde 1998 (photo FFF).