Interview avec Monsieur Patrick BAILLEUL

Publié le 01/04/2019

Interview avec Monsieur Patrick BAILLEUL en date du 22 mars 2019.

 

Vous vous êtes toujours demandé ce que ressent un arbitre quand il se fait insulter et critiquer presque chaque week-end après une erreur d’arbitrage ? Dans cette entrevue, Patrick BAILLEUL vous fait revivre son ancien quotidien d’arbitre de ligue et de district.

 

Je me présente, Patrick BAILLEUL, 63 ans, marié et 2 enfants. Ma carrière d’arbitrage a commencé en 1979 où j’ai intégré la ligue de Paris avec la création dès 1980 des cinq districts de la région Ile de France dont celui de l’Essonne où j’ai été arbitre de district.

 

En 1982, j’ai été muté au district Flandre où je suis passé arbitre de ligue en 1986.

Très motivé pour gravir les échelons dans l’arbitrage, j’ai persévéré dans mon travail physique et surtout théorique avec la chance de pouvoir arbitrer au plus haut niveau de la ligue durant quelques années.

 

En 1998, je suis passé assistant et j’ai terminé avec des matchs en compétitions jeunes jusqu’en 2003 tout en cumulant avec des observations dans des rencontres de championnats jeunes.

 

Pendant 11 ans de 1991 à 2002, en ma qualité d’arbitre pour le club de Lille Osc, j’avais la charge de l’accueil des officiels pour chaque rencontre à domicile avec cette chance de côtoyer le milieu professionnel.

 

En 2003, j’ai été muté pour mon travail dans le département du Gers (32) et peu après mon arrivée, j’ai intégré le comité directeur du Gers durant 7 ans et ensuite membre de la Commission Régionale des Arbitres de Midi-Pyrénées où je m’occupais des désignations seniors et jeunes.

 

Patrick BAILLEUL, que deviens-tu depuis la fin de cette carrière d’arbitre ?
Appréciant le principe du bénévolat, je suis resté acteur de l’arbitrage en m’impliquant principalement dans le fonctionnement des désignations du corps arbitral pour le district de la Côte d’Opale où il faut beaucoup de cohésion et de raisonnement pour gérer chaque semaine 250 arbitres environ, je fais cela naturellement, sans aucune contrainte avec force et conviction.

C’est une fonction très prenante qui m’occupe quelques heures par jour lorsque la compétition footballistique reprend.

 

 

Revenons en arrière. Plus jeune, l’arbitrage était-il une vocation pour toi ?
Non pas du tout, en 1979, lors d’une rencontre amicale organisée par mon employeur, j’étais un joueur qui n’avait pas peur de mettre le pied avec toujours un engagement assez caractériel et ayant mis un excès d’engagement inapproprié sur mon adversaire direct, mon entraîneur qui faisait fonction d’arbitre bénévole m’a sévèrement mis en garde.

Au départ de la seconde mi-temps il m’a donné le sifflet et c’est comme cela que j’ai commencé à apprécier l’arbitrage et que je suis devenu arbitre pour un club qui m’a offert mon équipement et ma carrière s’est ainsi lancée au plus grand étonnement de mes proches.

 

Qu’est ce qui t’as fait évoluer dans ta carrière d’arbitre ?

Le football corporatif en région parisienne où il fallait être déterminé et présent, c’est comme cela que j’ai appris à devenir arbitre et monter les échelons jusqu’à la limite d’âge.

 

Pendant ta carrière d’arbitre, exerces-tu un autre métier en parallèle ?
Oui, je travaillais pour le ministère de l’Intérieur avec des affectations professionnelles assez variées.

 

Est-ce qu’il y a une ou plusieurs lois difficiles à appliquer ?

Oui, le Hors-jeu notamment pour l’assistant qui doit voir le départ du ballon et être toujours bien aligné à l’avant dernier défenseur le tout en « pas chassés ».

Et pour les centraux, la règle sur l’aspect intentionnel d’une main dans sa propre surface de réparation qui n’est pas toujours interprétée de manière identique par la corporation arbitrale.

 

Que faut-il pour être un bon arbitre aujourd’hui ?

Connaître sa théorie sur les 17 lois du jeu afin de bien l’interpréter sur le terrain avec également une bonne condition physique et l’envie d’arbitrer.

 

Pourquoi aujourd’hui, il y a baisse significative d’arbitres au sein du district côte d’opale ? Quelles sont les causes ?

Très certainement à ces incivilités sur les terrains, dans le passé on aimait jouer au ballon, il y avait de l’engagement entre les équipes avec beaucoup de respect entre joueurs et envers les officiels, aujourd’hui ce n’est vraiment plus le cas, c’est la société qui change. Néanmoins, je persiste à penser que les valeurs de l’arbitrage sont très honorables.

 

Penses-tu que chaque club devrait envoyer un candidat à l’examen de l’arbitrage ?

Oui, si chaque club y mettait un peu du sien et envoyer pour chaque saison un candidat à l’arbitrage, tous les matchs du week-end pourraient être arbitrés par des officiels afin de retrouver un respect à notre sport favori qui est le FOOTBALL.

 

Tu es désignateur à la commission des arbitres, as-tu d’autres fonctions au sein du district côte d’opale ou à la ligue ?

Oui, je suis membre de la commission d’appel, membre du statut de l’arbitrage.

Je suis également délégué régional pour la ligue de football des Hauts de France.

 

Je remercie Monsieur Patrick BAILLEUL pour le temps qu’il m’a accordé lors de cet entretien au District Côte d’Opale.

 

Texte et photo : Sébastien Dauchy

Par Damien Somville

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